Un comité pour répondre aux enjeux sociétaux
Depuis 2020, le Comité des enjeux sociétaux travaille sur les attentes de la société en lien avec la filière. Son but : émettre des avis sur les sujets en lien avec les semences pour alimenter le débat public et aider SEMAE dans son travail d’écoute de la société. Vincent Delaunay, Directeur adjoint de l’Animation Filière, en assure le secrétariat général.
Quelle est l’origine du comité des enjeux sociétaux ?
Vincent Delaunay : Lors des États généraux de l’alimentation, chacune des interprofessions françaises a été invitée à écrire un plan de filière. Dans le sien, SEMAE a exprimé sa volonté de mettre en place un comité des enjeux sociétaux. Sa vocation est d’aider l’interprofession à opérer les transformations nécessaires pour répondre aux nouvelles attentes sociétales. Il vise à faire évoluer le regard de l’interprofession sur la société, et inversement.
Pierre-Benoît Joly, président de l’INRAE Occitanie Toulouse, a accepté de présider ce comité et s’est chargé d’en recruter les membres. Pluraliste, il regroupe treize personnalités d’horizons variés : des chercheurs (INRAE, CIRAD), la présidente d’ARVALIS-Institut du végétal, une représentante de la société civile… Une première réunion a eu lieu en mars 2020. Suite aux restrictions sanitaires, la deuxième a été repoussée à novembre 2021, et a permis d’acter le fonctionnement du comité.
Comment fonctionne-t-il ?
V.D. : Des réunions ont lieu trois à quatre fois par an. En fin d’année, le groupe définit en général deux à trois problématiques qu’il traitera l’année suivante : il peut s’autosaisir de certains sujets, comme le débat sur la réglementation européenne concernant les outils de sélection génétique, ou être saisi par le Conseil d’administration de SEMAE.
Ensuite, ont lieu des échanges et des discussions, éventuellement nourris par l’intervention d’experts sur les sujets d’intérêt. L’objectif est d’ouvrir le débat avec des personnes qui ont des points de vue différents en donnant des éléments de dialogue.
À l’issue de son travail autour d’une question, le comité rédige un avis, et prend ainsi le rôle de vigie afin d’anticiper les défis à venir. Cet avis peut contenir aussi des recommandations pour les différents acteurs de la filière. Enfin, il est publié sur le site internet, et est ainsi rendu public.
L’avis rendu par le comité ne correspond pas forcément au point de vue de SEMAE, le comité étant indépendant. L’interprofession peut décider de se l’approprier pour mettre en œuvre un plan d’action.
Quels sujets
ont été traités
en 2022 ?
V.D. : Pour le moment, nous avons travaillé sur le sujet des semences et de la transition agroécologique. Afin d’alimenter ces débats, le comité s’est appuyé sur des étudiants de l’Institut Agro de Rennes pour auditionner une vingtaine de scientifiques et de professionnels de la filière. Le comité rendra son avis fin 2022.
Comment le lien
est-il fait avec l’interprofession ?
V.D. : Les échanges se font dans les deux sens. Une fois par an, le président du comité présente un rapport d’activité au Conseil d’administration de SEMAE. En parallèle, la responsable des affaires publiques peut intervenir pour présenter les actualités réglementaires de la filière. Le directeur de SEMAE est d’ailleurs venu expliquer la réorganisation de l’interprofession et son orientation stratégique lors de la première réunion du comité. De plus, le comité a émis le souhait que différents experts ou personnalités extérieurs viennent l’éclairer sur différentes problématiques qui touchent la filière. Quant au lien avec les consommateurs, il tient aussi à la diversité de ses membres. L’un d’eux représente les consommateurs, tandis que certains chercheurs travaillent sur des problématiques de sociologie, et étudient donc la perception du consommateur.
Quelles sont ses évolutions à venir ?
V.D. : Bien qu’il ait peu fonctionné à cause des contraintes liées au Covid-19 en particulier, le comité a aujourd’hui trois ans d’existence. Comme prévu dans ses statuts, nous allons renouveler une partie des membres pour avoir un regard le plus large possible sur la production semencière. Le comité devrait travailler sur deux nouveaux sujets en 2023.
Les enjeux d'avenir...
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Photo haut de page : © SEMAE / Paul Dutronc