Renforcer la sécurité alimentaire
Enjeu de société, la sécurité alimentaire est aussi un défi majeur pour la filière semences. La sécurité alimentaire passe par la création de variétés pour éradiquer les maladies. Elle passe aussi par un cadre réglementaire rigoureux qui garantit la pureté sanitaire et technologique des semences.
La recherche variétale pour éradiquer certaines maladies
La filière semences doit fournir aux agriculteurs des semences bénéficiant d’une qualité sanitaire attestée. Ainsi, la qualité sanitaire des céréales – et en particulier du blé et du maïs – peut être dégradée par la présence de mycotoxines. Ces substances, produites par des champignons (fusarioses principalement) après une attaque de la plante par des insectes, peuvent se révéler toxiques pour l’être humain.
C’est pourquoi de nombreux programmes de recherche portent sur l’étude du comportement des variétés vis-à-vis des fusarioses. Il s’agit par exemple de comprendre comment la fusariose se développe, et de déterminer les facteurs qui influencent la quantité de toxines présente dans les grains. Il s’agit aussi de repérer, par des réseaux d’essais, les variétés de blé ou de maïs qui offrent des résistances naturelles à la fusariose.
L’anthracnose est une maladie provoquée par un champignon, qui touchait autrefois fréquemment les plantations de haricot. Les gousses présentaient des taches noires et nécrotiques ; la récolte devenait alors impropre à la consommation. Or, les sélectionneurs ont identifié des variétés sauvages de haricot naturellement résistantes à ce champignon. Ils les ont croisées avec les variétés cultivées en Europe et ont ainsi obtenu des variétés résistantes à l’anthracnose.
Aujourd’hui, presque toutes les variétés commercialisées sont résistantes, qu’elles soient destinées aux professionnels ou aux amateurs ! On ne peut pas dire que l’anthracnose ait complètement disparu, mais la combinaison de variétés résistantes et de conditions de culture saines empêche la propagation de cette maladie.
La certification des semences et plants offre des garanties à l’agriculteur
L’activité de certification des semences et plants réalisée par le SOC ne s’applique qu’aux espèces agricoles (céréales, maïs, betteraves, oléagineux, textiles, pommes de terre, fourragères etc.). Pour les espèces potagères, qui ne font pas l’objet d’une certification, le SOC réalise des contrôles a posteriori portant sur l’identité et la pureté variétale et sur leur faculté germinative.
La garantie de l’identité et de la pureté variétale
Les agriculteurs ont besoin d’être assurés de la conformité des semences et plants qu’ils achètent avec la variété choisie, afin d’obtenir la récolte qu’ils désirent et de répondre ainsi aux attentes de leurs clients : industriels, distributeurs, consommateurs. Outre la connaissance de l’identité variétale de ce qu’il va semer, l’agriculteur a besoin d’être assuré de la pureté variétale des lots de semences qu’il se procure, c’est-à-dire avoir un lot de semences composé uniquement de la variété qu’il veut faire cultiver.
La garantie des qualités technologiques des semences
Celles-ci regroupent, d’une part, la pureté spécifique des lots et des plants – c’est-à-dire l’absence quasi-totale d’impuretés comme la terre, les débris, les grains cassés et d’autres espèces de plantes – et, d’autre part, leur faculté germinative, c’est-à-dire leur capacité à germer.
La garantie de la qualité sanitaire des semences et des plants pour un certain nombre d’espèces (pomme de terre, luzerne, tournesol, etc.), c’est-à-dire la garantie que ceux-ci sont exempts de maladies (champignons, virus, etc.).
La qualité sanitaire est un point essentiel. Si on prend l’exemple de la pomme de terre, des épidémies de mildiou notamment ont causé de graves famines par le passé, comme celle qu’a connu l’Irlande au milieu du XIXème siècle. Aujourd’hui, les plants certifiés de pomme de terre sont analysés à chaque étape pour garantir à l’agriculteur de bénéficier de plants sains. Ils sont donc exempts de parasites de quarantaine (parmi lesquelles bactéries Clavibacter et Ralstonia, Nématodes) qui peuvent contraindre l’agriculteur à détruire sa récolte. Par ailleurs, ils permettent de limiter le risque de contamination par des champignons et des virus qui peuvent entraîner une perte de levée et un moindre rendement.
Un cadre réglementaire rigoureux pour plus de sécurité alimentaire
Les agriculteurs remplissent une fonction nourricière vis-à-vis de la population. Mais pour qu’ils soient à même de remplir cette fonction, il faut qu’ils puissent se fournir, à chaque campagne, en semences en quantité suffisante et de qualité. Sans semences et plants, les agriculteurs ne pourront pas faire pousser les céréales, pommes de terre, etc., permettant d’alimenter au quotidien la population. Les semences et plants, à l’origine de toute culture, sont donc en première ligne pour répondre à cet enjeu de sécurité alimentaire. Les autorités publiques ont mis en place un cadre réglementaire rigoureux pour la commercialisation des semences et des plants permettant de limiter les risques.
Le cadre réglementaire de la commercialisation des semences et des plants repose sur deux piliers : l’inscription des variétés sur une des listes du Catalogue officiel français ou européen, d’une part, et le contrôle et la certification des semences et plants mis en marché, d’autre part. La mise en place par le législateur de ce cadre réglementaire dans les années soixante a résulté de la volonté des agriculteurs de bénéficier d’un matériel de reproduction conforme à leurs attentes, identifié, traçable, sain et apte à germer.
C’est pourquoi, aujourd’hui, si les agriculteurs ne sont pas obligés d’utiliser des semences certifiées, les vendeurs eux sont contraints de vendre uniquement des semences certifiées pour les espèces de grandes cultures.
En France, les contrôles officiels de la qualité, à effectuer au titre de la certification, sont délégués à l’interprofession des semences et plants par le ministère de l’Agriculture depuis 1962. Au sein de SEMAE, c’est la Direction de la qualité et du contrôle officiel, service technique de l’interprofession, qui réalise ces contrôles. La décision de déléguer les contrôles de la qualité à l’interprofession s’explique notamment par le fait que celle-ci avait mis en place auparavant une certification volontaire.
Dès l’origine, l’organisation mise en place garantissait aux pouvoirs publics que les contrôles soient menés dans la transparence, l’indépendance et l’impartialité. Le respect de ces trois engagements a été conforté par la mise en place d’une démarche qualité selon les principes de la norme internationale NF EN ISO/CEI 17065 (Evaluation de la conformité – Exigences pour les organismes certifiant les produits, les procédés et les services), et ce, suite à une démarche volontaire de SEMAE (ex GNIS).
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