Pourquoi créer l'interprofession des semences
et des plants en 1962 ?
La création officielle de l’interprofession des semences et des plants a été actée en 1962. Aujourd’hui dénommée SEMAE, elle naît sous le nom de GNIS en 1962. Elle accomplit encore les missions pour lesquelles elle a été initialement mise en place, mais a aussi su évoluer. Retour sur les raisons de sa création et notamment sur le décret de 1962 qui structure l’organisme.
C’est à partir de 1941 que l’on peut parler d’une structuration interprofessionnelle des plants et des semences avec la loi du 11 octobre. À l’époque, c’est le « Groupement National Interprofessionnel de Production et d’utilisation de semences graines et plants » qui fait son apparition. Son objet était de réduire les pénuries alimentaires pendant la guerre. Ses missions y étaient principalement économiques et liées aux semences fourragères. Il détenait déjà 6 sections à l’origine : céréales, betteraves, pommes de terre, potagères, fourrage / maïs / oléagineux / textile, vignes / arbres fruitiers / ornementales.
Le décret de 1962 : naissance du GNIS
Le GNIS apparaît en 1962 par décret. Il s’agit d’abord d’aider à organiser la production et la commercialisation des semences et plants, d’éviter les fraudes et d’assurer aux utilisateurs que ce qu’ils achètent est « loyal » et « marchand » selon Michel Straëbler, en charge de l’animation des filières au sein de SEMAE. Les échanges de semences se font souvent dans les foires et marchés, mais elles proviennent également d’importation à très bas prix. Le Gouvernement souhaite relancer l’agriculture française et mise sur l’amélioration variétale.
Le Premier ministre Georges Pompidou, le ministre de l’Agriculture Edgar Pisani ainsi que le ministre des Finances et des affaires économiques, Valéry Giscard d’Estaing signent le décret qui crée le GNIS. L’objectif : organiser et structurer un secteur semences performant « en termes qualitatifs mais aussi quantitatifs ».
André de Vilmorin sera le premier président du GNIS. Certaines missions de l’interprofession sont maintenues et précisées par rapport à 1941, comme le cadre contractuel de la multiplication et la production des semences. D’autres sont créées, comme celles sur le financement des filières. Trois nouvelles sections voient aussi le jour : maïs, oléagineux, lin et chanvre. Les secteurs de la vigne, des arbres fruitiers et des plantes ornementales sortent du périmètre. L’une des missions fondamentales de la structure sous le contrôle de l’Etat est créée, dans un service dédié : le contrôle de la production.
Le contrôle de la qualité, mission de service public
Le « SOC », Service officiel de contrôle et de certification, est nommé ainsi en 1963 par René Barbier, responsable du contrôle des multiplications. Il s’agit de marquer le caractère dédié du service au sein de l’interprofession.
Cette situation de cumul d’une mission de structuration économique et de contrôle officiel de la qualité des productions, avec la participation des organisations professionnelles à la gouvernance, était inhabituelle pour l’époque, même si elle n’était pas unique. L’avantage indéniable était le contrôle des sources de son financement, assuré par la profession, autre nouveauté apportée par le décret.
En 60 ans et initialement grâce à ce décret, l’interprofession a su accompagner l’organisation et la structuration de la filière, notamment par son rôle de carrefour des échanges entre tous les acteurs de la filière.
💡 Les graines foraines, késaco ?
Le terme « graines foraines » est encore parfois utilisé dans le jargon des semences. Il désigne parfois les semences non certifiées. Mais savez-vous d’où provient cette expression ?
Il s’agit en réalité d’une dénomination née avant la création du GNIS en 1962. Les marchands grossistes collectaient alors les semences auprès d’agriculteurs… sur les foires et les marchés. CQFD.
La semence, toute une histoire...
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Photo haut de page : © SEMAE / Paul Dutronc