L'interprofession des semences et plants
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La force du collectif pour relever les défis

Depuis 60 ans, l’interprofession des semences et plants a renforcé ses actions pour accompagner les évolutions de la société et de l’agriculture française, en garantissant la qualité et la diversité des produits. Jean-Marc Bournigal, directeur de SEMAE, déroule la feuille de route qui lui permettra de relever les défis d’aujourd’hui et de demain.

« L’organisation collective et le dialogue permanent au sein de l’interprofession ont toujours été une force pour répondre aux besoins des consommateurs », affirme Jean-Marc Bournigal, directeur de SEMAE depuis juin 2021. « Nous sommes capables, en tant que filière d’excellence et premier exportateur mondial, d’accompagner tous les modèles d’agriculture en France, dans l’Union européenne et à l’international », complète-t-il.

Jean-Marc Bournigal, Directeur du groupement – © SEMAE / Michael Adelo

SEMAE, une nouvelle ambition

« Le passage du GNIS à SEMAE marque une nouvelle étape avec la volonté affichée de pouvoir représenter toutes les semences et plants, et de s’organiser pour relever les défis de la transition agroécologique, du changement climatique et de la souveraineté alimentaire », explique-t-il.

Une évolution qui se traduit par la création d’une neuvième section « diversité des semences », par l’ouverture à l’ensemble des syndicats agricoles représentatifs, et par la mise en place de cinq commissions transversales (agriculture biologique, communication, études et prospectives, innovation et réglementation).

Par ailleurs, SEMAE a adopté un plan stratégique horizon 2024. Objectif : permettre à l’interprofession de participer aux débats sociétaux, ainsi que d’être actrice dans les choix et les orientations des politiques publiques, pour relever les multiples défis auxquels la filière doit faire face.

M. BOURNIGAL, DIRECTEUR DE SEMAE

Vétérinaire de formation, Jean-Marc Bournigal a intégré l’administration publique en dirigeant la DGAL (Direction générale de l’Alimentation) puis la DGPAAT (Direction générale des Politiques agricole, agroalimentaire et des Territoires). Directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture entre 2010 et 2012, il entre dans la recherche en tant que président exécutif de l’Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture). Après une expérience à l’Association générale des producteurs de blé, Jean-Marc Bournigal accepte le poste de directeur de SEMAE en juin 2021.

De la qualité à la promotion des produits

Ces évolutions reposent sur des fondements solides bâtis au cours des décennies. Assurer le bon fonctionnement de la filière reste une mission essentielle pour maintenir la cohésion et la bonne répartition de la valeur créée tout au long de la chaîne. Cela passe par la réalisation d’études économiques et de statistiques de production et par la généralisation de conventions types et de la contractualisation. De même, SEMAE assure une mission de service public de contrôle officiel permettant de garantir la qualité des semences et plants. « Cette fonction a largement contribué à asseoir la réputation de la filière française et son rayonnement bien au-delà de nos frontières », note Jean-Marc Bournigal.

Enfin, SEMAE se fait le porte-voix de l’interprofession pour la promotion des semences et plants par différents canaux de communication. Elle transmet aussi les fruits de la concertation au sein de la filière auprès des autorités françaises et communautaires. Les réglementations qui influent sur la circulation des semences au niveau international sont l’un de ses points d’intérêts centraux. « Là encore, c’est la force collective de SEMAE qui permet d’orienter les cadres réglementaires pour aider les entreprises à répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain », ajoute le directeur.

Triage de semences de pois protéagineux, passage à la table densimétrique – © SEMAE / Sébastien Champion

Soutenir la recherche pour anticiper

Les nouveaux défis font reposer sur la filière semence et plants de nombreuses attentes : résistance aux maladies et ravageurs pour limiter l’usage des produits phytosanitaires, réduction des besoins en eau et engrais, amélioration nutritionnelle… Toutes ces attentes dépendent de l’innovation et de la recherche.

« Savoir anticiper les besoins de demain est au cœur de la préoccupation des obtenteurs, dans la mesure où il faut environ une dizaine d’années pour développer une nouvelle variété. Ils mobilisent plus de 12% de leur chiffre d’affaires pour la recherche* », précise Jean-Marc Bournigal.

* Ce ratio est de 9% pour l’industrie pharmaceutique (Source : ministère de la Recherche)

Sélection sur espèces potagères, observation de maladies – © SEMAE / Sébastien Champion

Plan stratégique horizon 2024

Pour répondre à l’ensemble de ces évolutions, un plan de transformation de filière a été adopté suite aux états généraux de l’alimentation. Le CTPS (Comité technique permanent de la sélection) s’est également projeté avec deux plans pour faire évoluer les priorités et orientations en matière de sélection. Pour décliner et mettre en œuvre ces plans, l’interprofession s’est engagée dans un plan stratégique horizon 2024 autour de sept axes.

Trois d’entre eux se focalisent sur la transformation interne de l’interprofession. Les autres axes affichent de nouvelles ambitions et orientations : répondre aux attentes des citoyens, des consommateurs et des clients ; innover pour accompagner les filières en transition agroécologique ; protéger, enrichir et diffuser la biodiversité ; et développer l’attractivité et la compétitivité de la filière.

« Avec plus de 80 actions, ce plan stratégique s’inscrit dans la dynamique d’adaptation continue de cette filière d’excellence française depuis les soixante dernières années, avec l’ambition d’être à la hauteur des attentes pour relever les défis de notre temps », conclut le directeur de SEMAE.

💡 Couac dans les locaux du GNIS

François Desprez, président de SEMAE depuis cinq ans, nous raconte une anecdote révélatrice de l’ambiance autour du GNIS avant que sa transformation et son ouverture à toutes les formes de semences ne soient entamées : « Un soir de janvier 2012, je quitte les bureaux du GNIS, accompagné de quelques collègues, au terme d’une réunion du conseil de la section betteraves et chicorée. Nous croisons sur le trottoir un groupe de personnes parmi lesquelles je reconnais le porte-parole du Réseau Semences Paysannes, avec lequel nous échangeons un rapide bonsoir. En allant vers le métro, nous nous demandons ce qu’il fait dans le quartier.

© Freepik

Arrivé chez moi, j’apprends la raison de sa présence rue du Louvre : plusieurs dizaines de leurs membres ont envahi nos locaux et occupent la salle de réunion du deuxième étage pour un jeûne de protestation contre un projet de loi sur la contrefaçon, qui ne concernait d’ailleurs en rien la semence ! « Rassurés » par le cabinet du ministre, les occupants ont quitté les lieux avant minuit sans avoir entamé leur jeûne… » Une anecdote de l’histoire du GNIS que SEMAE, en incarnant l’ouverture et la transparence, ne devrait pas connaître !

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Photo haut de page : © SEMAE / Paul Dutronc