L'interprofession des semences et plants
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Le développement de la France des semences
dans le monde

La filière semences et plants française est aujourd’hui première exportatrice mondiale. En 60 ans d’histoire, l’interprofession a joué un rôle prépondérant aux côtés des entreprises de semences et plants françaises pour parvenir à ce résultat. C’est notamment le cas de la Direction des Affaires Internationales, menée par Nicolas Perrin depuis fin février 2022. Ce dernier fait le point des missions de son service et du rôle que SEMAE joue dans le rayonnement de la France en la matière.

Rattachée à la direction générale de SEMAE, la Direction des Affaires Internationales est composée de deux personnes, Christophe Lancelot arrivé en juillet dernier et Nicolas Perrin. Elle œuvre en collaboration avec toutes les entités de l’interprofession pour mener à bien ses missions, qui sont transversales. Elles sont au nombre de trois : accompagner les entreprises dans leurs activités d’exportation vers des pays tiers, être force d’action et de proposition sur les sujets relatifs au commerce international et à la coopération avec nos partenaires étrangers (organisations semencières, institutions), et enfin, accompagner les pays en développement qui souhaitent structurer leur filière pour produire des semences de qualité. Ce dernier axe prend une dimension particulière dans le contexte qui se caractérise par l’insécurité alimentaire des pays en développement et des initiatives déployées notamment en Afrique pour contribuer à améliorer la souveraineté alimentaire du continent.

Nicolas Perrin, Directeur des Affaires Internationales de l’interprofession – © SEMAE / Thibaut Del Pino

Un accompagnement à l’exportation
pour les entreprises françaises

« L’accès à certains marchés peut être problématique ». Nicolas Perrin explique que lorsqu’il y a un blocage à l’exportation, généralement, l’entreprise concernée sonne l’alarme. Il convient alors d’être réactif pour mobiliser les services de l’État (DGAL, FranceAgriMer, Ambassade) et la Direction de la Qualité et du Contrôle Officiel de SEMAE. Elle est l’autorité compétente en matière de certification des semences et de l’octroi de l’autorisation de délivrer les passeports phytosanitaires. L’enjeu est de réunir les informations pour identifier et analyser le problème et mettre en œuvre les solutions adaptées. Le blocage est souvent lié à des problématiques phytosanitaires. Dans ce cas « les experts métiers du contrôle et le Pôle Actions Internationales Réglementaires interviennent en première ligne ». Il peut aussi être question dans certains cas de prendre part à la préparation et au bon déroulement des inspections phytosanitaires conduites en France par les représentants d’autres pays pour se familiariser avec les procédures françaises et les normes internationales en vigueur dans notre pays.

La Direction des Affaires Internationales intervient au fil de l’eau en lien avec les entreprises et en soutien des administrations selon les besoins. Dans ce domaine, la direction peut être impliquée dans les démarches à suivre pour obtenir l’ouverture de nouveaux marchés. C’est le cas par exemple actuellement avec la carotte en Indonésie ou l’asperge au Mexique. Elle mobilise les experts techniques et scientifiques en lien avec les entreprises concernées pour rédiger une Analyse du Risque Phytosanitaire (ARP) qui correspond au document technique exigé par les autorités du pays visé pour instruire la demande d’ouverture de marché. En général, la Direction des Affaires Internationales est souvent en contact avec les conseillers en charge des affaires agricoles dans des Ambassades et les responsables de FranceAgriMer.

DGAL : Direction générale de l’alimentation

 

Exportation de plants de pomme de terre à partir du port de Brest, 2010 – © SEMAE / Nicolas Ponserre

Une action d’influence pour consolider un environnement favorable aux activités de nos semenciers

Le secteur semencier est soumis à un ensemble de règles et de normes internationales que la filière française a fortement contribué à mettre en place. On peut citer les principes de la certification, avec les systèmes des semences de l’OCDE, les agréments ISTA des laboratoires, la propriété intellectuelle sur les semences dans le cadre des règles de l’UPOV avec les certificats d’obtention végétale… SEMAE contribue à développer ces normes dans le monde, dans les pays où nos entreprises souhaitent installer leurs activités. Ces règles sont indispensables pour l’émergence d’un environnement et d’opportunités favorables aux investissements des entreprises françaises. « L’une des missions de la Direction des Affaires Internationales dans ce contexte est de veiller à ce que les conditions d‘entrée dans les pays partenaires soient réunies, mais aussi de développer cet environnement réglementaire et normatif favorable aux investissements ».

OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques

UPOV : Union internationale pour la protection des obtentions végétales

Les actions d’influence portent potentiellement sur de nombreux sujets. Elles nécessitent de saisir toutes les opportunités pour faire connaître les positions de la filière et les ambitions de nos entreprises semencières à l’export. Les déplacements à l’international des membres du Gouvernement et du président de la République constituent des opportunités particulièrement intéressantes dans ce but.

D’autres sujets nécessitent une attention particulière. On peut citer les grands débats internationaux autour des enjeux des droits des agriculteurs, comme par exemple dans le cadre du Comité des droits de l’homme. Un autre exemple est celui de la conservation et de l’utilisation des ressources phytogénétiques dans le cadre du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’agriculture et l’alimentation (TIRPAA). L’enjeu est important : une attention particulière est portée aux négociations dans les instances institutionnelles, pour veiller à ce qu’elles ne se traduisent pas par un affaiblissement des droits des obtenteurs et des règles de l’UPOV.

Accompagnement de la visite du président de la République au Cameroun autour de la question de la souveraineté alimentaire, 2022 – © Ambassade de France au Cameroun

Participation à la 9e session de l’organe directeur du TIRPAA, New Dehli, 2022 – © SEMAE / Nicolas Perrin

Le développement des filières dans les pays tiers

SEMAE aspire aussi à être un acteur toujours plus visible sur la scène internationale dans le cadre d’actions de coopération avec les pays en développement. Il s’agit de faciliter l’accès à des semences de qualité pour rendre possible des programmes de sélection de variétés plus adaptées. Mais SEMAE accompagne aussi ces pays dans la structuration de leurs filières semencières et le développement de leur capacité de production. En clair, le but est la possibilité pour ces entités de produire leurs propres semences de qualité localement.

Généralement, cela nécessite d’initier un accompagnement des pays dans les réformes réglementaires. Cela leur permet d’adopter des normes internationales et de renforcer leurs compétences, par exemple à travers des programmes de formation.

Les enjeux de sécurité alimentaire dans les pays d’Afrique sont prépondérants depuis le début de la guerre en Ukraine. Ses conséquences sur les exportations de matières premières végétales sont majeures. La filière semencière française peut partager son expertise et en faire profiter ces pays pour les aider à améliorer leurs niveaux de production et à gagner en indépendance.

Historiquement, SEMAE est connue et reconnue pour avoir œuvré en faveur de l’émergence d’organisations nationales représentant les intérêts des semenciers dans certains pays. Leur structuration au sein d’associations continentales comme l’AFSTA (African Seed Trade Association) ou l’APSA (Asia and Pacific Seed Association) en sont l’aboutissement. Mais SEMAE va plus loin aujourd’hui en s’associant à des initiatives comme FARM (Food and Agriculture Resilience Mission) lancée par le président de la République cette année.

« Le secteur semencier français a un rôle à jouer pour favoriser le développement des structures et des compétences dans ces pays » pour Nicolas Perrin. Concrètement cela peut passer par de nombreuses initiatives comme en Angola ou au Togo. Les missions qui y sont menées peuvent permettre de dresser un état des lieux de la qualité des semences, et proposer des solutions pour l’amélioration de la réglementation et la formation des techniciens de laboratoire et contrôleurs. Des sollicitations sont en cours sur d’autres pays comme le Rwanda et le Cameroun. D’autres projets sont aussi à l’étude en matière de structuration de filières locales au Nigeria et aux Philippines, ou encore à Madagascar.

Participation à la réunion du sous-comité commerce et quarantaine de l’APSA, 2022 – © SEMAE / Nicolas Perrin

Accueil d’une délégation malgache dans le cadre d’un programme organisé par l’AFDI, 2022 – © SEMAE / Nicolas Perrin

L'interprofession au service d'une filière...

#1 L’interprofession : des missions au service de la filière semences

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#2 Les accords interprofessionnels : comment sont-ils pris ?

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#3 Connaître la filière pour anticiper l'avenir

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#5 Un soutien réglementaire à la filière

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Photo haut de page : © SEMAE / Paul Dutronc