L'interprofession des semences et plants
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Les prairies s’offrent une seconde jeunesse

Octobre 2018

Depuis 1986, le Gnis mobilise chaque année, dans le cadre du Concours Prairies, près de mille étudiants en première année de BTS technique et IUT d’agronomie. Un enjeu important pour eux, leurs enseignants, mais aussi pour toute la filière.

Pour sensibiliser les étudiants, futurs chefs d’exploitation, à l’importance du choix des variétés de la prairie, première culture de France, le Gnis a organisé cette année la 33e édition du Concours Prairies, dont les résultats ont été révélés en juin. Les semenciers mettent à la disposition des éleveurs une large gamme d’espèces et de variétés de plantes fourragères permettant de répondre à toutes les situations. Si ces dernières sont choisies en fonction des conditions de l’exploitation et des contraintes de production, elles améliorent la qualité du fourrage, mais aussi la productivité de la prairie, et donc la rentabilité de l’exploitation.

Pédagogie innovante

Le concours met en lumière ce choix des semences. Samuel Clochard, l’enseignant de l’Ecole supérieure d’agricultures d’Angers (ESA) chargé d’accompagner les étudiants, en est convaincu : « Il n’y a pas meilleure école que de mettre les élèves en situation professionnelle face aux problématiques rencontrées par les éleveurs, souligne-t-il. Ce concours s’achève par un rapport de stage qui s’intègre parfaitement à une pédagogie innovante. Organisés en binôme, les étudiants travaillent toute l’année et prennent conscience du savoir requis pour faire une bonne prairie et bien conduire un système d’élevage. »

Créer ou rénover

Chaque binôme doit analyser et améliorer le système fourrager d’une exploitation en proposant un choix d’espèces prairiales adaptées à la situation pédoclimatique. A partir d’une ou plusieurs variétés sélectionnées, ces jeunes créent une nouvelle prairie ou en rénovent une existante. Samuel, Arthur, Axel, Gautier, Gabriel et Victor ne sont pas peu fiers de ce palmarès 2017-2018 (voir ci-contre). Grâce à ces six élèves de BTS, leur école, l’ESA, a raflé pour la région Ouest les trois premiers prix ! « C’est l’aboutissement de six mois de travail pour créer une prairie sur 11 hectares, explique Samuel Jousselin, lauréat du 1er prix avec Arthur Le Bihan. Notre solution s’inscrit dans la problématique de l’exploitation, mais en augmente la rentabilité par la culture de la luzerne après d’autres espèces. » La France compte 12,4 millions d’hectares de prairies destinés au fourrage stocké et au pâturage. « L’objectif de l’exploitation, c’est d’atteindre l’autonomie alimentaire des élevages, ainsi que l’autonomie protéique en mixant les espèces de légumineuses et de graminées, explique Samuel Clochard. Les prairies multi-espèces ainsi obtenues fournissent une alimentation de grande qualité et limitent les importations de tourteaux de soja. » Dans une profession à la complexité croissante, ce concours démontre que des solutions existent grâce au choix variétal et à la réflexion sur le système. Et la relève est assurée !