L’agriculture urbaine creuse son sillon
Anne-Cécile Daniel
Cofondatrice de l’Association française d’agriculture urbaine professionnelle (Afaup)
Pour Anne-Cécile Daniel, cofondatrice de l’Association française d’agriculture urbaine professionnelle (Afaup), l’agriculture urbaine est portée par un nombre croissant d’initiatives locales associant végétal et lien social.
Agriculture urbaine interstitielle, jardins familiaux et partagés, microfermes urbaines participatives, fermes urbaines high-tech ou fermes métropolitaines, les différentes formes de l’agriculture urbaine n’ont cessé de se développer depuis les années 2000.
Un millier de sites en France
« On estime aujourd’hui à environ un millier le nombre de sites d’agriculture urbaine gérés et exploités en France (hors jardins collectifs), note Anne-Cécile Daniel, cofondatrice et coordinatrice de l’Association française d’agriculture urbaine professionnelle (Afaup). Mais il reste un travail d’information à entreprendre auprès des villes et des acteurs urbains (bailleurs, copropriétés, promoteurs…), qui méconnaissent les particularités de l’activité agricole. »
Les bénéfices de l’agriculture urbaine jouent toutefois en sa faveur : « Elle permet de végétaliser les villes, favorisant ainsi la lutte contre la pollution et les pics de chaleur ou la thérapie par le jardinage, la création de lien entre citoyens mais aussi entre citadins et agriculteurs et le développement des circuits courts d’approvisionnement », explique Anne-Cécile Daniel.
Une ferme urbaine éphémère à Nantes
Parmi les nombreux exemples d’agriculture urbaine, le récent projet de La Sauge, à Nantes, est emblématique de cette volonté d’associer production agricole et activités de sensibilisation. Déjà présente à Bobigny avec une ferme urbaine mobile, et bientôt à Aubervilliers, l’association La Sauge a été retenue l’an dernier, à la suite d’un appel à projets pour la création de L’Agronaute.
Cette ferme urbaine éphémère « solidaire et récréative » installée sur l’île de Nantes cultive des légumes pour son restaurant sur place et exploite une serre pour la production de micropousses vendues aux maraîchers locaux. A terme, cette activité agricole développera un projet d’insertion par le travail avec le concours de l’association locale Les Eaux-Vives.