Espaces verts de Grenoble, une gestion différenciée non discriminante
1 800 hectares pour 160 000 habitants… La ville de Grenoble, bien qu’au coeur des montagnes, est aussi dense que plate. La gestion différenciée des 236 hectares d’espaces verts revêt une importance particulière. Pas question que les habitants de la périphérie se sentent moins bien traités que ceux du centre ville !
Rouge pour ornementale, vert tendre pour classique, vert cru pour seminaturelle ou violet pour naturelle : la carte de la ville de Grenoble est colorée ! Chacun de ses 70 parcs et jardins, ainsi que ses nombreux espaces d’accompagnement de bâtiments et de voirie se voient attribuer un code couleur correspondant à son mode de gestion. Les treize équipes, dédiées à un secteur spécifique, suivent ainsi au quotidien des règles d’entretien des espaces verts parfaitement balisées. Mais cela n’a pas toujours été si évident !
Ne pas défavoriser les cités sociales en périphérie
« Le principe de la gestion différenciée n’a pas, au début, enthousiasmé les élus, explique Jean-Claude Rebuffet, responsable du Service espaces verts. L’idée d’un centre ville soigné et d’un entretien qui passe de plus en plus inaperçu dès que l’on s’éloigne vers la périphérie ne satisfaisait pas. La question posée était comment ne pas défavoriser les cités sociales. » Un travail de fond est mené, qui conduira à la définition des quatre classes d’entretien en fonction, pour l’essentiel, de l’usage des espaces. La gestion différenciée est mise en œuvre en 2005-2006. Elle permet de travailler de manière non discriminante dans l’ensemble de la commune. Trois ou quatre classes peuvent correspondre à un même espace. Au total, ce sont 452 sites qui sont répertoriés, du carrefour au parc.
Aller plus loin dans la gestion durable
« Nous avons été pas mal questionnés par les habitants les deux premières années, reprend Jean-Claude Rebuffet. Nous sommes allés à leur rencontre dans les antennes de quartier. Une brochure sur la gestion différenciée a été réalisée. » En 2014, à la faveur de l’évolution de la réglementation sur les produits phytosanitaires, l’unité de prospective et développement du Service espaces verts a animé un groupe de travail. « L’objectif était d’aller plus loin dans la gestion durable. Nous avons beaucoup travaillé sur la fréquence des tontes, leur hauteur. Ce qui passe par une approche différente dans le choix des espèces et variétés de semences. »
Un regard différent sur l’offre variétale
À chaque classe d’entretien des espaces verts correspond désormais son mélange d’espèces et de variétés. Les plantes invasives sont arrachées pour les surfaces herbacées ornementales et classiques. Elles sont fauchées, pâturées ou arrachées, selon les situations, pour les prairies naturelles ou semi-naturelles. « Les variétés évoluent vite au niveau de la sélection, précise le responsable des espaces verts. Il en va de même pour les mélanges prairies fleuries. » Il est attentif à ce qui pourrait être proposé dans les années à venir e termes de gazon à pousse lente ou de résistances à la sécheresse. L’heure n’est plus au gazon anglais, type golf !
Expliquer la gestion différenciée des espaces verts
« Au-delà de l’enjeu de biodiversité et environnemental lié à la mise en place d’une gestion différenciée, ce qui compte, c’est la façon dont les habitants vont la percevoir. Pour cette raison, les Grenoblois ont été associés à la définition des différents modes de gestion. Il est essentiel que dans tous les quartiers figurent tous les types de gestion. Des espaces semi-naturels ou naturels doivent se retrouver dans le centre ville. Ce qui suppose d’expliquer qu’il ne s’agit pas d’espaces délaissés ! Dans le même esprit, l’ornemental ne doit pas être exclu de la périphérie, même si les espaces verts y sont plus nombreux. L’énorme enjeu est pédagogique. Y compris vis-à-vis des équipes de la ville. Moins de tontes ne veut pas dire moins d’attention à l’espace. Au contraire. C’est aussi le sens des comptages de papillons, réalisés par des agents des espaces verts ou de relevé de la biodiversité de la flore, mené par une association. »
CONTACT
Julien Bouffartigue, Secrétaire général de la Section Semences fourragères et à gazon – Gnis
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