L'interprofession des semences et plants
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Le riz : une exception française

04 mars 2022

Mercredi 2 mars 2022, s’est tenue, à l’occasion du Salon de l’agriculture, sur l’espace #VillageSemence by SEMAE, une conférence de presse consacrée au riz. Cette culture arrive au 1er rang mondial des céréales en termes d’alimentation des populations. Chaque année, ce sont près de 70.000 tonnes de riz à l’état brut qui sont produites en Camargue, soit 98% de la production française et 30% de la consommation annuelle française.

Un enjeu humain, économique et écologique pour le Sud-Est

Philippe ROUX, Délégué régional SEMAE Sud-Est a rappelé que la filière du riz de Camargue représente un chiffre d’affaires annuel de 80 millions d’euros et génère 2.000 emplois directs en amont et aval.

En 2021, la production de riz brut, répartie sur environ 15.000 hectares de rizières est en diminution et s’élève à 66.418 tonnes. La production de semences, quant à elle, s’élève à 264 hectares en multiplication et 7.740 quintaux certifiés en assurent la qualité. Une partie du résultat des ventes des 12.000 quintaux annuels est réinvestie dans le financement du progrès génétique qui demeure nécessaire et indispensable pour assurer une production française de qualité.

Depuis 2000, face à la concurrence mondiale, la production s’est engagée dans la démarche IGP (Indication Géographique Protégée) Riz de Camargue, et en 2021 elle compte 160 producteurs riziculteurs et 27 opérateurs (organismes stockeurs, riziers/transformateurs et conditionneurs). Ce sont les premiers producteurs de céréales à obtenir ce label en France qui atteste des spécificités du sol, du climat et de l’irrigation faisant de la Camargue un terroir rizicole unique. Cette distinction récompense la volonté des riziculteurs camarguais de produire des riz de haute qualité dans le plus grand respect de l’environnement et donne aux consommateurs l’assurance que tous les riz inscrits sous cette appellation respectent un cahier des charges bien précis et répondent aux critères de provenance, de qualité et de traçabilité exigés.

Les riz de Camargue sont étudiés et optimisés par un institut technique dédié : le Centre Français du Riz.

En France depuis le XIIIe siècle

C’est au XIIIe siècle que le riz fait son apparition dans le sud de la France.

En 1593, Henry IV, conseillé par son ministre Sully, ordonne que la culture du riz soit entreprise en Camargue. Au XIXe siècle, les rizières permettent d’utiliser l’eau douce du Rhône et contribuent à désaliniser les sols jusqu’au milieu du XXe siècle.

C’est à partir de 1940 que la riziculture camarguaise connaît un véritable essor, contribuant ainsi à faire face à la grave pénurie alimentaire engendrée par la seconde guerre mondiale.

De nos jours, la culture du riz est la deuxième activité après le tourisme sur le territoire camarguais.

Bertrand MAZEL, Président du Syndicat des Riziculteurs de France et Filière, a rappelé les différentes étapes, indispensables à la culture du riz. De janvier à mars, les agriculteurs préparent les terres qui vont accueillir les semences et entre la mi-avril et la mi-mai, les rizières sont mises en eau. La gestion de l’eau est déterminante et permet au riziculteur de favoriser la germination et de lutter contre le vent fort.

Sur 200 kg de grains semés à l’hectare, seulement 100 kg parviendront à maturité. Le riz pousse durant l’été et est récolté entre mi-septembre et fin octobre. Le rendement moyen est de 5,5 tonnes / hectare.

L’innovation variétale indispensable

La création variétale est indispensable pour maintenir la pérennité de la culture du riz de Camargue. Elle est réalisée grâce à une sélection généalogique traditionnelle à partir de croisements initiaux entre des cultivars (variétés de plantes obtenues par sélection) appartenant à la sous-espèce Oryza sativa Japonica et adaptés au climat tempéré.

Dix années de sélection, fixation et évaluation sont nécessaires pour la création d’une nouvelle variété.

En Camargue, la création de variabilité génétique et la sélection-fixation des descendants jusqu’à l’inscription de nouvelles variétés sont réalisées chaque année dans la pépinière de sélection et de caractérisation variétale du Mas d’Adrien (pépinière du CFR). Ce dispositif permet de proposer une gamme variétale diversifiée et l’acquisition de références agronomiques et technologiques de qualité.

La démarche de la filière s’inscrit pleinement dans le sens du Projet stratégique de SEMAE qui s’engage, valorise et soutient l’innovation comme levier essentiel à l’accompagnement des filières en transition agroécologique face aux défis agronomiques, climatiques, alimentaires et environnementaux.


À propos de SEMAE

SEMAE, l’interprofession des semences et plants, représente l’ensemble des acteurs de la filière, soit 48 fédérations et associations professionnelles. Elle accompagne les acteurs de la filière afin de leur permettre de répondre aux enjeux alimentaires, climatiques, économiques et sociétaux. Elle assure également une mission de service public de la qualité et du contrôle officiel des semences et plants.

La filière semences et plants française est une filière d’excellence et compétitive. Avec un chiffre d’affaires qui s’élève à 3,5 Md€, la France est le 1er producteur européen (402.760 ha) et le 1er exportateur mondial (1,9 Md€). Elle génère 11.000 emplois directs.

Contacts :

Philippe ROUX
Délégué régional Sud-Est
04 72 78 51 13 – contact.sud-est@semae.fr

Rosine DEPOIX
Responsable des relations presse
01 42 33 88 29 – rosine.depoix@semae.fr