Palmarès 2017 des villes vertes
Le Palmarès des Villes Vertes 2017 établit la liste de ses lauréats à partir de l’Observatoire des 50 plus grandes villes de France. Cette année, ce sont Angers, Nantes et Strasbourg qui décrochent les premières places, devant Lyon, Caen, Rennes et Limoges. Catherine Muller, présidente de l’Unep, Union des entreprises du paysage (1), présente l’enjeu de ce Palmarès, co-construit avec Hortis, association regroupant les responsables d’espaces nature en ville.
Quels enseignements tirez-vous de ce deuxième Palmarès des Villes Vertes ?
Catherine Muller : Nous avons créé l’Observatoire et le Palmarès des villes vertes en partant du constat que la communication sur les bonnes pratiques dans les espaces verts était pour le moins défaillante. Et ce 2ème Palmarès montre la richesse des initiatives. Les villes ont parfaitement conscience de l’importance accordée par les citoyens à plus de vert, plus de nature. Elles en saisissent bien tous les bénéfices, en termes de santé, de tourisme, de sociabilité…
Quels conseils donneriez-vous aux élus et responsables en charge des espaces verts ?
Il faut être vigilant sur la manière d’introduire le végétal en ville. Cela ne s’improvise pas. Il peut même devenir une nuisance. Penser des villes plus vertes suppose une approche professionnelle, globale, une formation du personnel. Cela implique une urbanisation plus censée, la préservation et la mobilité des espèces. Et la bonne volonté se heurte aussi à la question des moyens : le budget annuel par habitant s’établit à seulement 46,5€, en baisse de 1,4 € depuis le précédent Palmarès, il y a trois ans.
Quels moyens mettre en œuvre en faveur de la biodiversité ?
Le choix des plantes est essentiel. Elles doivent être adaptées au milieu, pour maintenir la biodiversité dans la ville, assurer le gîte et le couvert pour la faune. La palette végétale se modifie, surtout en fonction du climat : opter pour des végétaux qui résistent à la sécheresse tout en pensant les aménagements qui rendent les sols plus perméables en cas de fortes précipitations. Un regard de professionnel s’impose. Assurer le développement de la biodiversité, c’est aussi disposer d’un peu de génie écologique, pour combiner mares et talus, nichoirs et prairies fleuries. Enfin, il faut aider le public à modifier son regard et ses attitudes. Un espace favorable à la biodiversité n’a pas la même esthétique qu’un jardin « au carré ».
(1) Les entreprises du paysage génèrent un chiffre d’affaires de 5,35 milliards d’euros, réalisé avec 90000 salariés. Les chantiers pour les collectivités pèsent quelque 10 % de leur activité, autant en création qu’en entretien des espaces verts.