L'interprofession des semences et plants
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Concours national des jardins potagers : palmarès 2023

29 novembre 2023

Chaque année, le Concours National des Jardins Potagers récompense des jardins potagers remarquables en termes de diversité des légumes cultivés, des bonnes pratiques de jardinage, de l’esthétique même du jardin et des motivations des jardiniers pour la culture d’un potager.

Ouvert à tous les jardiniers, ce rendez-vous annuel est organisé conjointement par la Société Nationale d’Horticulture de France, l’Association Jardinot, la Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs et SEMAE, l’Interprofession des semences et des plants.

Notre jury d’experts, composé de représentants de ces mêmes organisations, a sillonné, durant toute la saison estivale, les routes de France pour découvrir les jardins des 21 finalistes issus d’une première sélection réalisée sur dossier. Ces visites ont été l’occasion de rencontrer et d’échanger avec des jardiniers passionnés et d’apprécier leur jardin afin d’établir, conformément au règlement du concours, la liste des lauréats dans chacune des catégories suivantes :

  • jardin potager privatif,
  • potager dans un ensemble collectif de jardins (centre de jardins, jardins familiaux…),
  • jardin potager privatif situé dans un environnement paysager (demeure, château, grand parc…),
  • potager à vocation pédagogique, réalisé sur une initiative individuelle ou avec la participation d’associations de jardiniers ou de sociétés d’horticulture,
  • jardin partagé, mis en place et cultivé au sein d’une entreprise ou par une association,
  • potager sur un balcon ou une terrasse.

Les membres de notre jury vous emmènent à la rencontre des grands prix de l’édition 2023 et de leurs potagers remarquables !

Le jardin potager privatif de Corinne et Philippe RIGAUX à Saint-Michel d’Euzet dans le Gard se présente en carrés (16 planches) posé sur deux restanques bâties des mains de Philippe. Avec 90 espèces différentes, la biodiversité avec ses insectes et ses oiseaux est bien présente. Philippe n’hésite pas à tester des espèces et des variétés, nouvelles ou anciennes, pour voir leur adaptation au climat du Sud. Corinne, elle, s’occupe des fleurs et des traitements aux huiles essentielles ou aux extraits fermentés de consoude, de prêles ou d’orties.

Le potager de Vincent CAYRON est situé dans les Jardins familiaux du Maharin à Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques. Il est attributaire d’une parcelle de 60 m² dans un de ces jardins familiaux entièrement aménagés par la ville. Ces 60 m² sont cultivés de façon optimale et organisée. Des rangs de légumes sont disposés en arc de cercle à partir d’un point central, ce qui permet d’allonger la longueur du rang et de varier l’exposition au vent, et sont à l’origine d’une grande diversité d’espèces et de variétés qui se succèdent et sont organisés pour rentabiliser cet espace réduit : tomates, choux, salades, haricots nains et à rames, poivrons, aubergines, pommes de terre…

Dans les jardins d’Ar Chadiou à Pleumeur-Gautier dans les Côtes-d’Armor, le potager de Béatrice Ruault de 1000 m² est enchâssé dans un jardin d’une superficie totale de 6500 m². Sa conception a commencé en 2018 avec des plantations ornementales et fruitières pour protéger et préparer le futur potager commencé en 2021. Béatrice a créé ce jardin suite à des problèmes de santé nécessitant une reconversion, mais elle jardinait déjà auparavant depuis 10 ans : « Le jardinage m’a aidé à accepter la maladie et même de mieux vivre avec ».

Le potager pédagogique de 520 m², appelé « Notre jardin aux mille saveurs » et le verger de 650 m², se nichent au cœur de l’école communale de Sauvigny-le-Bois dans l’Yonne. Il est né de l’envie de faire découvrir le jardinage aux enfants par la Mairie. Ce potager est porté par Monsieur Didier Ides, Maire de la commune, Madame Odette Chatelain, adjointe au maire, Monsieur Sébastien Salvi, agent en charge des espaces verts, ainsi que par Madame Lise Balland, cuisinière qui réalise de nombreux travaux manuels et pédagogiques avec les enfants.

Quand on pénètre dans l’enceinte du lycée agricole de Coulogne, dans le Pas-de-Calais, on n’imagine pas toute la diversité d’espaces qu’englobe cette structure. Elle s’étend sur 5 hectares avec un jardin potager, 15 jardins d’agrément réalisés et entretenus dans le lycée, des serres, 2 vergers de 400 et 3000 m², un espace biodiversité, un jardin perpétuel, des espaces de production, des structures restauration et hébergement pour les apprenants. Armel Hochart, enseignant dans ce lycée précise : « l’équipe pédagogique intervient à tous les niveaux de la formation afin de poursuivre la sensibilisation des apprenants à la transition écologique, notamment à la préservation de la biodiversité et en valorisant les pratiques du jardinage au naturel ».

Le jardin de la Pitancerie fait partie de l’association des Jardins Partagés de Cachan, dans le Val-de-Marne, dont Brigitte Delhomme est co-administratrice. Il s’agit d’un petit jardin très encaissé de 400 m², situé en milieu urbain dans le quartier de la Plaine. Le fond est bordé de jardins de particuliers avec des arbres. La partie cultivée représente une surface d’environ 250 m². Le potager dispose d’un grand abri, lieu de vie et de rangement des outils, des bacs à compost, deux petites serres en plastique qui servent en particulier pour la préparation des plants, ainsi que d’une cuve et d’un récupérateur d’eau de pluie. Plusieurs hôtels à insectes et nichoirs sont également présents pour favoriser la présence des auxiliaires.

La terrasse de Christian Caron, à Etaples dans le Pas-de-Calais, est aménagée pour lui permettre de continuer à jardiner malgré ses problèmes de lombaires qui lui rendent la station debout pénible, l’équilibre précaire et les déplacements limités. Et c’est lui qui a pensé et mis tout son esprit créatif pour installer cet espace. Il a édifié des murets avec 3 hauteurs d’éléments de piliers à enduire, qui servent normalement à monter des poteaux de portail, et ajouté des grands pots carrés qui s’emboitent dans le 3ème niveau. C’est la hauteur idéale pour lui permettre de jardiner assis en utilisant un siège à roulettes. Après une année où le mildiou a sévi, la terrasse a été couverte, ce qui limite les attaques de prédateurs et de maladies.

 

Les lauréats 2023

Concours organisé en partenariat
avec CP Jardin, JAF et l’Ordre National de Romarin.


GRAND PRIX 2023 – Catégorie 1
Jardins privatifs

Corinne et Philippe RIGAUX à SAINT-MICHEL D’EUZET dans le GARD

À leur installation, Philippe et Corinne Rigaux trouvent un verger d’abricotiers malades et des asperges, sur un terrain sablonneux et en pente. Après un stage chez « Terre et Humanisme » en 2010, Philippe, fils de paysan lorrain, découvre de nouvelles méthodes de culture. Et c’est la naissance de son potager en carrés (16 planches) posé sur deux restanques bâties de ses mains. Comment fait-il pour avoir cette verdure en plein mois d’août ? « Nourrir la terre pour nourrir les hommes » c’est la devise qu’il met en pratique, en y apportant un mélange d’argile (la Bentonite) et de zéolite (chabasite) afin d’améliorer la rétention en eau du sol et surtout en utilisant beaucoup de compost. Les 3 cubes de fermentation en parpaings fonctionnent sans interruption. Ils sont remplis de couches de tontes et déchets verts du jardin, de taille de haies et de crottin de cheval non pailleux ramassé chez un ami. Ce compost (700 kg /an) est réparti sur les 160 m² du potager. L’eau est distribuée avec parcimonie. Les réserves de 6000 litres sont remplies par les pluies et utilisées en goutte à goutte ou en tuyaux micro-suintants (TMS). Le forage qui existe déjà va être mis en service, du fait des restrictions d’eau de plus en plus importantes. Les ombrières vont être développées pour passer l’été. D’ailleurs une première était en place lors de notre visite. Avec ces moyens, la production est variée et importante : pour 2023, Philippe en est déjà à 330 kg de légumes. Les relevés sur 4 ans montrent des récoltes abondantes, même si certaines années sont moins favorables : le mildiou a frappé les tomates cette année. Tous les semis se font dans la serre, les premiers en février sur nappe chauffante. Avec 90 espèces différentes, la biodiversité avec ses insectes et ses oiseaux est bien présente. Philippe n’hésite pas à tester des espèces et des variétés, nouvelles ou anciennes, pour voir leur adaptation au climat du Sud. Il est fier de nous montrer ses beaux pieds de rhubarbe qu’il a réussi à acclimater après 10 ans d’efforts ! Corinne, elle, s’occupe des fleurs et des traitements aux huiles essentielles ou aux extraits fermentés de consoude, de prêles ou d’ortie. Elle est le référent du refuge LPO qu’est le jardin. Et Philippe applique son expérience à la formation des autres : guide composteur au réseau de Bagnols, il a réalisé cette année un carré de lasagne de 4 m². Avec ses couches successives recouvertes de compost (bien sûr !), il a récolté entre avril 2022 et avril 2023, 65 kg de légumes. Comme il le dit si bien « Rien de tel que de réussir l’essai chez soi pour montrer que ça marche et pour donner envie aux autres de faire pareil ».


GRAND PRIX 2023 – Catégorie 2
Potager dans un ensemble collectif de jardins

Vincent CAYRON – Jardins familiaux du Maharin à ANGLET dans les PYRENEES-ATLANTIQUES 

Trois îlots de jardin familiaux sont répartis dans le parc du Maharin, poumon vert de 7 hectares aménagé par la ville d’Anglet. Le Maharin est un cours d’eau qui servait jadis à desservir les maraîchers qui cultivaient cet endroit. Vincent CAYRON est attributaire d’une parcelle de 60 m² dans un de ces jardins familiaux entièrement aménagés par la ville. Ces 60 m² sont cultivés de façon optimale et organisée. Des rangs de légumes, disposés en arc de cercle à partir d’un point central, ce qui permet d’allonger la longueur du rang et de varier l’exposition au vent, sont à l’origine d’une grande diversité d’espèces et de variétés qui se succèdent et sont organisés pour rentabiliser cet espace réduit : tomates, choux, salades, haricots nains et à rames, poivrons, aubergines, pommes de terre … la liste est longue. Des passe-pieds, aussi en arc de cercle, permettent d’accéder aux différents rangs de culture sans tasser la terre. Adepte de la permaculture, Vincent pratique la rotation des cultures, les associations de fleurs légumes, des hauts tournesols apportent une touche colorée à cet ensemble, pour lutter contre les indésirables et favoriser la pollinisation, utilise les purins d’ortie et de consoude pour protéger ses cultures contre les insectes et maladies et renforcer la résistance des plantes. Les espèces et variétés de légumes sont repérées par des étiquettes. Le paillage, foin, feuilles, déchets verts, est abondamment utilisé pour protéger la vie du sol qui n’est jamais à nu, et aussi pour lutter contre les adventices et limiter l’évaporation.
Des apports réguliers de compost ou de terreau enrichissent ce potager. Deux cuves de récupération d’eau de pluie de 1000 litres chacune amènent le complément d’eau en fonction des besoins. En plus du composteur en place dans le jardin, un lombricomposteur situé dans l’abri de jardin permet d’apporter en partie les nutriments nécessaires aux végétaux. Vincent tient également un cahier de jardin où il note tous les événements liés aux cultures, de la date des semis à celle des récoltes. Quant à ses motivations à jardiner, Vincent nous dit « le jardinage est une thérapie ! C’est un moment de communion avec la nature, un retour au vivant, une parenthèse dans notre vie active » et il apprécie aussi le partage qui règne dans les jardins familiaux « mon voisin de plus de 95 ans m’a beaucoup aidé à mes débuts » ou « dans notre parcelle se côtoient plusieurs manières de faire, on se conseille mutuellement ». Ce jardin a reçu le prix coup de cœur de la ville d’Anglet et a fait l’objet d’articles dans la presse.


GRAND PRIX 2023 – Catégorie 3
Jardin potager privatif dans un environnement paysager

Béatrice RUAULT – LES JARDIN D’AR CHADIOU à PLEUMEUR-GAUTIER dans les COTES-D’ARMOR

Situé à quelques encablures des bourrasques de la Manche, ce potager de 1000m² est enchâssé dans un jardin d’une superficie totale de 6500m². Sa conception a commencé en 2018 avec des plantations ornementales et fruitières pour protéger et préparer le futur potager commencé en 2021. Béatrice a créé ce jardin suite à des problèmes de santé nécessitant une reconversion mais elle jardinait déjà auparavant depuis 10 ans : « Le jardinage m’a aidé à accepter la maladie et même de mieux vivre avec ». La découverte du jardin est progressive, très peu de lignes droites, 3 grands cercles de 25 m de diamètre et deux serres géodésiques de 56m² de fabrication maison qui permettent la culture des melons et de 15 variétés de tomates. Outre les tomates, le jury note environ 65 variétés de légumes dont châtaigne de terre, oca du Pérou, courge luffa, crosne du Japon…et une belle collection d’aromatiques qu’il serait trop long de citer. Ce potager productif respire la bonne santé. Les sols sont couverts au maximum et améliorés par des apports d’algues et de compost. La terre relativement argileuse est travaillée à la fourche bêche. Le désherbage est effectué manuellement avec la méthode PTB (prends ta binette). La gestion de l’eau est minutieuse, les réserves d’eau de pluie représentent environ 3600 litres. Béatrice tient un cahier de culture pour les rotations, les dates et conditions de semis et note les variétés qui ont les meilleurs résultats. Des voiles anti-insectes sont utilisés pour protéger les cultures concernées (carotte, chou poireau…) sinon elle utilise, et qu’avec parcimonie, deux produits de l’Abbaye de Valsaintes ; « Proarom » pour les maladies et « Libreessence » pour les insectes.  Elle partage avec les clients de ses gîtes, amis, voisins, et communique sur les réseaux sociaux. Elle pense ouvrir au public en 2024 avec l’aide de l’association des potagers fruitiers de France à laquelle elle vient d’adhérer. Les formes, l’impressionnante variété des fleurs, des plantes ornementales, fruitières et des légumes ont émerveillé le jury. « Nous faisons régulièrement des échanges de légumes, plants, graines, le jardin devient peu à peu un lieu de rencontres ». Il faudra sans doute encore quelques années pour que le coté paysager prenne toute son ampleur grâce aux soins et a la passion de Béatrice, mais ce potager est déjà une belle réussite. Mais c’est aussi un élément essentiel de bien-être, Béatrice conclut en nous disant : « Jardiner est bénéfique pour la santé, et, en ce qui me concerne, est quasiment la seule activité que je peux réaliser aujourd’hui ».


GRAND PRIXEX-AEQUO 2023 – Catégorie 4
Potager à vocation pédagogique et Ordre de Romarin

Odette CHATELAIN – « Notre Jardin aux Mille saveurs » de l’Ecole primaire à SAUVIGNY-LE-BOIS dans l’YONNE

Bien que la visite du jury ait eu lieu en période de vacances, la plupart des enfants sont là pour nous accueillir et surtout ce sont eux qui prennent la parole à tour de rôle pour nous présenter « NOTRE JARDIN AUX MILLES SAVEURS », c’est son nom, et ils en sont très fiers. Ce potager pédagogique de 520 m² et le verger de 650 m², se nichent au cœur de l’école communale de Sauvigny-le-Bois. Il est né de l’envie de faire découvrir le jardinage aux enfants par la Mairie. Ce sont l’équipe périscolaire et l’équipe des espaces verts de la ville qui mènent joyeusement ce projet. Le jardin est divisé en espaces thématiques : légumes soupes, légumes ratatouille, coins des senteurs (aromatiques)… L’œillet d’Inde trouve sa place entre les pieds de tomate. Nous notons une belle diversité de légumes, environ 35 variétés, dont : topinambour, oca du Pérou, poire de terre, lentille … pour citer les plus originaux.  Ce sont principalement la quinzaine d’enfants de 6 à 11 ans qui réalisent l’entretien des parcelles sous les conseils avisés de M. Sébastien Salvi, agent technique municipal, et d’une assistante maternelle, avant d’aller en classe et pendant les heures d’occupations périscolaires. « On met la graine dans la terre pour manger à la cantine » (élève de CP) et un autre « j’aime bien jardiner car j’ai de la motivation, on désherbe beaucoup pour prendre soin des plantes ». Oui, le désherbage se fait à la main…

Tous les mercredi matin, ils relèvent le pluviomètre et participent à une activité en relation avec le potager (dessin pour décorer le jardin, atelier cuisine, création de maquettes à visée pédagogique…). Bien qu’en zone rurale, beaucoup d’enfants ne font pas de jardin chez eux, c’est l’occasion de découvrir la culture des légumes. Le jury a été surpris par leur connaissance des plantes dont ils sont capables de citer les noms et leurs utilisations. Toutes les espèces ne sont pas consommées, certaines ayant pour vocation à comprendre le cycle de vie d’une plante.

Le potager a une vraie visée pédagogique qui va du jardinage, en passant par la botanique et les arts plastiques jusqu’à l’utilisation et la valorisation culinaire. 50% des légumes produits sont consommés par les enfants. L’an dernier, le jardin a permis de produire 14kg de courgettes. Mme Lise Balland, la cuisinière, regarde les prix des légumes à chaque récolte, afin de valoriser la production.  Elle limite au maximum le gaspillage en réalisant des coulis, gelées et conserves avec la participation des enfants qui sont ainsi bien sensibilisés aux mesures anti-gaspillage. Les semences sont soit commandées soit récupérées lors de la récolte précédente. Le jury a senti un très fort engagement de l’équipe périscolaire ainsi que des enfants.

Ce potager a non seulement un objectif de transmission de connaissances techniques (potagers) mais aussi culinaires, culturelles et économiques.

Le potager est très bien entretenu, il est propre et les plantes semblent en bonne santé générale. Le cahier de jardin est bien tenu.  Une réserve d’eau de pluie de 2000L permet de faire face aux besoins des légumes grâce à une gestion de l’eau rigoureuse. Fumier de vache des fermes du village et déchets de cuisine compostés enrichissent le sol. L’association ROMARIN Yonne apporte son soutien, la LPO est également engagée afin de sensibiliser les enfants aux oiseaux.

Un GRAND PRIX vraiment mérité autant pas les enfants que par les encadrants et sans oublier la mairie très engagée dans cette activité. Chapeau à Monsieur Didier IDES, Maire de la commune, à Madame Odette Chatelain adjointe au maire, qui a rempli le dossier et qui pilote les activités périscolaires, à Monsieur Sébastien Salvi agent en charge des espaces verts ainsi qu’à Lise Balland, cuisinière qui réalise de nombreux travaux manuels et pédagogiques avec les enfants.

Armel HOCHART – Lycée agricole de Coulogne dans le PAS-DE-CALAIS

Quand on pénètre dans l’enceinte du lycée agricole de Coulogne on n’imagine pas toute la diversité d’espaces qu’englobe cette structure. Elle s’étend sur 5 hectares avec un jardin potager, 15 jardins d’agrément réalisés et entretenus dans le lycée, des serres, 2 vergers de 400 et 3000 m², un espace biodiversité, un jardin perpétuel, des espaces de production, des structures restauration et hébergement pour les apprenants. L’établissement forme tous les ans 345 élèves de la 4ème au BTS, 180 apprentis et 30 adultes en formation continue, avec 220 hébergements. Le jardin potager, délimité par un rang de légumes grimpants, des petits fruits rouges et des cordons fruitiers double bras, est entretenu par les élèves sous la direction des enseignants. Il favorise les variétés locales en liaison avec le Centre Régional des Ressources Génétiques de Villeneuve-d’Ascq : laitue Lilloise, carotte de Tilques, poireau Leblond, artichaud vert de Laon, chicorée tête d’anguille…. Ces plantes bien adaptées au biotope local sont plus résistantes aux variations de climat. Les cultures associées et les associations fleurs légumes sont pratiquées pour limiter la propagation et l’attaque des ravageurs, avec en cas d’infestation l’utilisation de purins, décoctions ou infusions. Le centre dispose d’une réserve d’eau de pluie de 2 fois 10 000 litres. Le lycée étant proche du littoral, l’arrosage tient compte de la vitesse et de l’intensité du vent en plus des conditions climatiques et des températures extérieures.

Pour lutter contre les adventices, un arrachage manuel avant montée en graines et mise au compost est pratiqué, divers types de paillage ou de végétaux couvre-sol mis en place en fonction des cultures, la technique du faux semis est également utilisée. Toutes les données de culture sont enregistrées : quantités semées et germées, date des semis, numéro de lot, mise en place de la culture, date de récolte, planning et rotation des cultures.

Un premier verger de hautes tiges avec 17 variétés régionales recommandées par le CRRG de Villeneuve d’Ascq (Cabarette, Colapuis, Verdin d’hiver…) a été planté en 2006 et un second verger a été planté en 2022 avec le soutien de la région Hauts de France : 40 hautes tiges, 200 arbustes petits fruits rouges, 25 basses tiges. Deux grandes serres sont utilisées pour cultiver les tomates, poivrons, aubergines, concombres…

Des projets pédagogiques sont mis en œuvre dans l’établissement, soutenus par le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale, la région Hauts de France et le fonds européen de développement régional. S’appuyant sur l’un deux « Améliorer la diversité de la gamme végétale au sein du lycée de Coulogne », Armel précise « l’équipe pédagogique intervient à tous les niveaux de la formation afin de poursuivre la sensibilisation des apprenants à la transition écologique, notamment à la préservation de la biodiversité et en valorisant les pratiques du jardinage au naturel ». Toute la structure est ouverte au public à diverses occasions tout au long de l’année. L’importante récolte de courges et de potimarrons est distribuée aux Restos du Cœur du Calaisis.


GRAND PRIX 2023 – Catégorie 5
Jardins partagés mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association

Brigitte DELHOMME – La Pitancerie, Jardin partagé de la Plaine à CACHAN dans le VAL-DE-MARNE

Ce jardin fait partie de l’association des Jardins Partagés de Cachan qui en possède 2, un 3ème est en cours de négociation. Cette association a fêté ses 10 ans en 2022. Il s’agit d’un petit jardin très encaissé de 400 m², situé en milieu urbain dans le quartier de la Plaine. Il forme un triangle entre une rue et un petit chemin piétonnier dans les hauteurs de Cachan. Le fond est bordé de jardins de particuliers avec des arbres. Une partie très en pente est laissée en friche car la terre polluée n’a pas été renouvelée à cet endroit. La partie cultivée représente une surface d’environ 250 m². Le potager dispose d’un grand abri, lieu de vie et de rangement des outils, des bacs à compost, deux petites serres en plastique qui servent en particulier pour la préparation des plants, ainsi que d’une cuve et d’un récupérateur d’eau de pluie. Plusieurs hôtels à insectes et nichoirs sont également présents pour favoriser la présence des auxiliaires.  Les jardiniers qui s’y retrouvent, moyennant une adhésion de 20 euros par an, sont au nombre de 13 au total, mais avec un noyau dur qui vient environ 1 fois par semaine. Brigitte Delhomme explique qu’il y a une grande diversité culturelle, ce qui explique la grande diversité de plantes cultivées, dont certaines originales comme des pois du Cap (ou haricot de Lima), des cristophines, des choux portugais ou des cyclanthères (ou concombre des Andes). La particularité du jardin est l’agencement de nombreuses cultures en hauteur qui se développent à la verticale sur des grilles, des tuteurs, des bambous… C’est un moyen de rentabiliser l’espace.

Cette année, les jardiniers expérimentent la culture en tour pour les fraisiers et les salades.  Si la mairie ne donne pas de subvention, elle a concédé le terrain à l’association, fournit l’eau de la ville et s’occupe du réseau d’alimentation. Elle leur donne également du substrat et des conseils via les jardiniers des espaces verts de la ville. La terre d’origine a été changée en 2019 pour cause de pollution. Celle apportée est très argileuse et lourde, difficile à travailler. Il s’agit d’une terre de remblai qui ne facilite pas la tâche des jardiniers. Ceux-ci l’améliorent avec du compost et de la drêche issue d’une brasserie locale. Les jardiniers couvrent le sol en hiver avec des feuilles et le bêchent régulièrement. Les légumes sont cultivés avec des pratiques respectueuses de la nature (compost, paillage, aménagement pour favoriser la présence d’auxiliaires et pollinisateurs, pièges et astuces pour limiter les dégâts des limaces). Les récoltes sont partagées entre les jardiniers. Un groupe WhatsApp a été mis en place pour partager la présence des jardiniers et assurer un suivi régulier des cultures. Ce qui est remarquable, c’est l’esprit de partage, les bonnes relations et la bonne entente qui existent entre les jardiniers.

Le jury a apprécié la belle diversité de légumes cultivés, l’aménagement judicieux et réussi de l’espace, le bricolage collectif réalisé à partir de matériel récupéré aux encombrants, et la grande motivation des jardiniers qui prennent un grand plaisir à venir au jardin et à se retrouver.  Un grand bravo à toute l’équipe qui cultive avec passion ce potager.


GRAND PRIX 2023 – Catégorie 6
Jardin sur un balcon ou une terrasse

Christian CARON à ÉTAPLES dans le PAS-DE-CALAIS

Christian Caron, qui était très actif, chasse, pêche en mer, entretien des espaces verts de la propriété…, a été contraint d’abandonner ces activités par suite d’un problème de santé. Il a cherché à créer une activité se pratiquant en extérieur et s’est tourné vers le jardinage en terrasse.

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La terrasse de Christian Caron est aménagée pour lui permettre de continuer à jardiner malgré ses problèmes de lombaires qui lui rendent la station debout pénible, l’équilibre précaire et les déplacements limités.
Et c’est lui qui a pensé et mis tout son esprit créatif pour installer cet espace. Il a édifié des murets avec 3 hauteurs d’éléments de piliers à enduire, qui servent normalement à monter des poteaux de portail, et ajouté des grands pots carrés qui s’emboitent dans le 3ème niveau. C’est la hauteur idéale pour lui permettre de jardiner assis en utilisant un siège à roulettes. Après une année où le mildiou a sévi, la terrasse a été couverte, ce qui limite les attaques de prédateurs et de maladies. Nommé malicieusement « Mon vieil ami » cet espace impressionne par son aspect net, rangé, l’ordre qui y règne. « J’y joins l’utile à l’agréable. D’abord moralement car, entre les semis en godets, la plantation en pots et jardinières, l’entretien et l’arrosage, jusqu’à la cueillette des produits, je suis occupé pendant plusieurs mois » nous dit Christian. Ce sont 42 grands pots carrés de 30 litres, alignés en deux rangées, dédiés essentiellement à la culture des tomates, complétés par 9 jardinières rectangulaires consacrées aux aromatiques. C’est ainsi que dans les contenants, pots et jardinières, 32 contiennent 25 variétés de tomates, 19 des aromates et 1 des fleurs. Il faut noter que la propriété est abondamment fleurie. Chaque contenant est numéroté, l’espèce ou la variété répertoriée et la liste est affichée. Les semis sont faits en godet, à l’intérieur, en mars, pour les repiquer en pleine terre dans les pots, en mai, après « les saints de glace ». Christian choisit dans « sa bible des variétés de tomates » celles qu’il va cultiver chaque saison et tient des fichiers informatisés dans lesquels il note scrupuleusement le résultat de ses cultures : variétés cultivées chaque année, dates, qualité, quantité récoltée, poids… Une grande cuve de récupération d’eau de pluie (15 000 litres) a été installée dans la cave et comme Christian rencontre des difficultés pour se déplacer, il surveille le niveau de son bureau, avec une caméra reliée à son ordinateur.  Et il conclut :
« Quoi de meilleur qu’une bonne tomate de son jardin, sans oublier le plaisir d’en faire profiter ses proches ».

Le palmarès de l’édition 2023

Catégorie 1 : Jardin potager privatif

Grand Prix : Corinne et Philippe RIGAUX à Saint-Michel d’Euzet (Gard)

1er Prix : Jean-Pierre DELAGE à Bracieux (Loir-et-Cher)

2ème Prix : Thomas ZUJEW à Volmerange-lès-Boulay (Moselle)

3ème Prix : Michel LOQUAIS à Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique)

Nominée et encouragements : Nicole CERVAL à Cheffes (Maine-et-Loire)

Prix spécial jardin des saveurs : Caroline SASTRE à Bon Encontre (Lot-et-Garonne)

Prix spécial compétence : Bruno MARTIN à Saint-Max (Meurthe-et-Moselle)

Catégorie 2 : Potager dans un ensemble collectif de jardins

Grand Prix : Vincent CAYRON à Anglet (Pyrénées-Atlantiques)

1er Prix : Gilles DESLANDES à Caen (Calvados)

2ème Prix : Dominique ROBILLARD à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)

Nominée et encouragements : Alexandra BONICI à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône)

Catégorie 3 : jardin potager privatif dans un environnement paysager

Grand Prix : Béatrice ROUAULT à Pleumeur-Gautier (Côtes d’Armor)

1er Prix : Annik et Frédéric DENIZET à Le Luc (Var)

Catégorie 4 : Potager à vocation pédagogique

Grand Prix Ex Aequo + Romarin : Odette CHATELAIN – Notre Jardin aux Mille saveurs à Sauvigny-le-Bois (Yonne)

Grand Prix Ex Aequo : Armel HOCHART – Lycée Agricole de Coulogne (Pas-de-Calais)

1er Prix : Vincine FRANCIS – Jardin de l’Epicerie locale et Solidaire à Nanterre (Hauts-de-Seine)

Catégorie 5 : Jardins partagés, mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association

Grand Prix : Brigitte DELHOMME – Jardin partagé de la Plaine à Cachan (Val-de-Marne)

1er Prix : Roger SCHREIBER – Jardin partagé du Parc aux Frênes à Eschau (Bas-Rhin)

2ème Prix : Agnès FROMENT – Jardin partagé Majolan à Meyzieu (Rhône)

Prix spécial Îlot de verdure : Françoise BESSET – Jardin partagé Leroy Sème à Paris (Ile-de-France)

Catégorie 6 : Jardin sur un balcon ou une terrasse

Grand Prix : Christian CARON à Etaples (Pas-de-Calais)


Remerciements

Un grand merci aux entreprises et organisations qui, cette année encore, ont richement doté notre concours !

Organisations :

  • JARDINOT : matériel et accessoires de jardinage, abonnement 2024 à la revue « La vie du jardin et des jardiniers ».
  • SNHF (Société Nationale d’Horticulture de France) : abonnement à la revue « Jardins de France ». Pour l’organisation de la cérémonie, Cocktail
  • SEMAE (l’interprofession des semences et plants) : ouvrage « Histoires de Potagers » pour tous les lauréats et des supports pédagogiques pour les lauréats de la catégorie N°4. Pour les affiches, les dépliants et autres supports de communication.
  • FNJFC (Fédération Nationale des jardins familiaux et collectifs) : abonnement à la revue « Jardin familial de France » et les panonceaux remis aux lauréats.

Sociétés :

Participation au financement

  • CP JARDIN
  • JARDINERIES & ANIMALERIES DE FRANCE

Ouvrages ou abonnement à des revues de jardinage

  • EDITIONS FRANCE AGRICOLE
  • EDITIONS QUAE
  • EDITIONS ULMER
  • RUSTICA
  • TERRE VIVANTE

Semences et plants

  • AGROSEMENS, LA SEMENCE BIOLOGIQUE
  • CATROS-GERAND, LES DOIGTS VERTS
  • CENTRE REGIONAL DE RESSOURCES GENETIQUES – HAUTS DE FRANCE
  • GÉRARD MALLET
  • GRAINES BOCQUET
  • CLAUSE HOME GARDEN
  • JARDI SEM
  • VILMORIN JARDIN

Matériels et petits outils de jardinage 

  • BAHCO
  • HOZELOCK / BERTHOUD
  • ROMBERG
  • SPEAR & JACKSON

Et TRUFFAUT : pour les sacs qui contiennent tous ces lots…

Merci aussi

  • à la Section « art floral » de la SNHF pour la décoration de la salle.

Concours organisé en partenariat avec CP JARDIN (Produits biologiques pour le jardin), la Fédération des Jardineries et Animaleries de France et l’Ordre National de Romarin.


Renseignements complémentaires, coordonnées des lauréats et photos des jardins primés :

JARDINOT : Secrétariat général : 09 80 80 12 82

SNHF : Jean-Marc MULLER : 01 44 39 78 78

SEMAE : Emeline TESSIER FREMERY : 01 42 33 89 21

JARDINS FAMILIAUX ET COLLECTIFS : Secrétariat général : 01 45 40 40 45