L'interprofession des semences et plants
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Les métiers de la filière

01 février 2023

La filière semences et plants regroupe de nombreux métiers, souvent méconnus du grand public, depuis le sélectionneur jusqu’aux utilisateurs que nous sommes tous.

Des métiers étroitement liés

SEMAE fédère les acteurs qui forment une chaîne solidaire de métiers, allant de la création de variétés végétales jusqu’à la transformation des productions végétales qui en sont issues, en passant par la gestion des ressources phytogénétiques et la multiplication des semences et plants.

Les entreprises d’obtention végétale, tout comme les artisans semenciers qui pra­tiquent la sélection paysanne ou participative, sélectionnent de nouvelles variétés. L’activité de sélection, dite aussi obtention, est réalisée à partir de la diversité des ressources phytogénétiques disponibles. Cette diversité génétique est conservée par différents acteurs en France, dont les centres de ressources biologiques (dont INRAE, CIRAD, IRD, en association avec certains conservatoires botaniques natio­naux), des associations (dont conservatoires régionaux de ressources génétiques, maisons de semences…) par les sélectionneurs eux-mêmes, et certains agriculteurs.

Les semences et plants sont ensuite multipliés par les agriculteurs-multiplicateurs, en semences, ou les producteurs, en plants. Ils exercent un métier exigeant une très grande technicité pour maîtriser les spécificités agronomiques d’une parcelle de multiplication de semences et plants. La production au champ est réalisée par les agriculteurs pour le compte des établissements de production de semences ou les collecteurs de plants. Ceux-ci vont ensuite trier et calibrer les semences et plants, voire les protéger contre les organismes nuisibles et finalement les conditionner. Pour ce faire, ils sont dotés d’outils industriels de haute technologie.

La vente des semences et des plants est assurée par des distributeurs, qui sont des coopératives ou des négoces agricoles pour les agriculteurs et les professionnels des espaces verts ou, pour les particuliers, des jardineries ou d’autres formes de commerce. Pour des usages non commerciaux, les semences et plants peuvent également être troqués et échangés dans le cadre de foires aux graines ou encore via des plateformes de mise en relation entre troqueurs.

Enfin, en bout de chaîne, les utilisateurs sont d’abord les agriculteurs eux-mêmes, mais également les industriels de secteurs économiques très divers qui transforment les productions agricoles en produits alimentaires (farines, sucre, pâtes, huiles, etc.) ou non alimentaires comme des tissus, des carburants, des matériaux de construc­tion, etc. Parmi les utilisateurs on compte aussi les jardiniers qui entretiennent no­tamment les espaces verts publics et les jardiniers amateurs. Pour les agriculteurs utilisateurs qui décident de conserver une partie de leur récolte pour la semer l’an­née suivante, les trieurs à façon sont en mesure de trier, calibrer et protéger les semences contre les organismes nuisibles, directement à la ferme. Le triage à façon est également réalisé avec des outils industriels mobiles de haute technologie.

Cette chaîne d’acteurs très structurée incarne l’organisation en filière de la grande majorité de l’activité semencière. Mais, dans le cadre de l’agriculture familiale ou de démarches paysannes ou participatives, la segmentation de la filière laisse place à des circuits plus courts. Un même acteur peut réaliser plusieurs activités à la fois, qu’il s’agisse de la sélection paysanne ou participative, de la multiplication et de la production, ou encore de la distribution, voire de la transformation.

Le sélectionneur

Il est chargé de créer de nouvelles variétés améliorées pour l’agriculture mais aussi, l’horticulture, le maraîchage, les gazons, les jardins ou les stades.

La sélection est le croisement de deux ou plusieurs plantes « parentes », puis le choix dans la descendance, permettant de retenir les meilleurs caractères des pa­rents : variétés avec un bon rendement, résistantes, moins consommatrices en eau, mais également adaptées aux terroirs agricoles, aux besoins des transformateurs industriels, ou encore ayant des goûts et qualités nutritionnelles améliorées pour les consommateurs. La génétique et la biologie permettent de faire des sélections de plus en plus précises et ciblées, et d’aller plus vite.

  • Il faut 10 à 15 ans de travail d’expérimentation et d’observation dans les champs (80% du temps) pour créer une nouvelle variété.
  • Chaque année plus de 500 variétés sont créées en France.

L’agriculteur-multiplicateur

Cet agriculteur est spécialisé dans la production des semences dans les champs pour les multiplier. Il est sous contrat avec l’établissement producteur de semences ou le collecteur. Ce travail nécessite de la technicité (isoler les parcelles de multipli­cation, assurer le bon état sanitaire, conduire au champ la production puis la récolte des semences brutes…).

  • 17 000 agriculteurs-multiplicateurs en France
  • 385 000 hectares de multiplication de semences

L’établissement producteur de semences ou collecteur

Cet établissement contractualise la production de semences ou plants avec l’agricul­teur-multiplicateur, puis, les prépare (nettoyage, triage, calibrage, protection, ensa­chage, contrôle qualité, voire certification) en usine pour être commercialisés auprès des distributeurs et des utilisateurs. Il est responsable de la qualité des semences

  • 226 entreprises de production.

La commercialisation/distribution

Elle est assurée par les coopératives, sociétés de distribution ou les jardineries. Ces structures ont la charge de vendre des semences à tous les utilisateurs ; profes­sionnels et amateurs. Les coopératives agricoles vendent aux agriculteurs et aux professionnels des espaces verts. La vente aux jardiniers amateurs est assurée également par ces coopératives, lorsqu’elles disposent de magasins ouverts au public, ainsi que par les jardineries ou encore les grandes surfaces de bricolage.

Les utilisateurs

Il s’agit de chacun d’entre nous, mais avant tout des agriculteurs, des profession­nels des espaces verts, des industriels qui transforment les productions agricoles (farine, sucre, pâtes, huiles, aliments pour animaux, tissus, carburant, matériaux écologiques) et les jardiniers amateurs.


Contact :

Rosine DEPOIX
Chargée de relations presse
01 42 33 88 29
rosine.depoix@semae.fr